samedi, août 12, 2006

Milan Kundera pour vous

Je suis intensément désoler du manque de fotos... il semble que j'Aies jugé d'intégré à mon appareil des grains de sable... ce qui rend celui-ci inutilisable pour une durée indéterminée...

sur ce je vous fait part d'un auteur que je tends à découvrir de plus en plus

Une blonde s'adapte inconsciemment à ses cheveux. Surtout si cette blonde est une brune qui se fait teindre en jaune. Elle veut être fidèle à sa couleur et se comporte comme un être fragile, une poupée frivole, une créature exclusivement préoccupée de son apparence, et cette créature exige de la tendresse et des services, de la galanterie et une pension alimentaire, elle est incapable de rien faire par elle-même, elle est toute délicatesse au-dehors et au-dedans toute grossièreté. Si les cheveux noirs devenaient une mode universelle, on vivrait nettement mieux en ce monde. Ce serait la réforme sociale la plus utile que l'on ait jamais accomplie.
(La valse aux adieux, trad. François Kérel, p.70, Folio n°1043)

Dieu a inculqué dans le cœur des femmes la haine des autres femmes parce qu'il voulait que le genre humain se multiplie.
(La valse aux adieux, trad. François Kérel, p.71, Folio n°1043)

[...] je dois me demander dans quel monde j'enverrais mon enfant. L'école ne tarderait pas à me l'enlever pour lui bourrer le crâne de contre-vérités que j'ai moi-même vainement combattues pendant toute ma vie. Faudrait-il que je voie mon fils devenir sous mes yeux un crétin conformiste ? ou bien, devrais-je lui inculquer mes propres idées et le voir souffrir parce qu'il serait enchaîné dans les mêmes conflits que moi ?
(La valse aux adieux, trad. François Kérel, p.157, Folio n°1043)

[...] l'humanité produit une incroyable quantité d'imbécile. Plus un individu est bête, plus il a envie de procréer. Les êtres parfaits engendrent au plus un seul enfant, et les meilleurs, comme toi, décident de ne pas procréer du tout. C'est un désastre. Et moi, je passe mon temps à rêver d'un univers où l'homme ne viendrait pas au monde parmi des étrangers mais parmi ses frères.
(La valse aux adieux, trad. François Kérel, p.178, Folio n°1043)

Une foi trop ardente est le pire des alliés. [...] Dès que l'on prend une chose à la lettre, la foi pousse cette chose à l'absurde.
(Risibles amours, trad. François Kérel, p.79, Folio n°1702)

Si l'on était responsable que des choses dont on a conscience, les imbéciles seraient d'avance absous de toute faute. [...] l'homme est tenu de savoir. L'homme est responsable de son ignorance. L'ignorance est une faute.
(Risibles amours, trad. François Kérel, p.127, Folio n°1702)

[...] toute relation amoureuse repose sur des conventions non écrites que ceux qui s'aiment concluent inconsidérément dans les premières semaines de leur amour. Ils sont encore dans une sorte de rêve, mais en même temps, sans le savoir, ils rédigent, en juristes intraitables, les clauses détaillées de leur contrat. Oh ! amants, soyez prudents en ces premiers jours dangereux ! Si vous portez à l'autre son petit déjeuner au lit, vous devrez le lui porter à jamais si vous ne voulez pas être accusés de non-amour et de trahison.
(Le livre du rire et de l'oubli, trad. François Kérel, p.64, Folio n°1831)

La graphomanie (manie d'écrire des livres) prend facilement les proportions d'une épidémie lorsque le développement de la société réalise trois conditions fondamentales :
1) un niveau élevé de bien-être général, qui permet aux gens de se consacrer à une activité inutile ;
2) un haut degré d'atomisation de la vie sociale et, par conséquent, d'isolement général des individus ;
3) le manque radical de grands changements sociaux dans la vie interne de la nation [...]

(Le livre du rire et de l'oubli, trad. François Kérel, p.146, Folio n°1831)